mardi 25 septembre 2012

Autoportrait

 Article mis à jour en avril 2021 


^ Autoportrait, Norman ROCKWELL


Selon Michel Beaujour (1933-2013), auteur de Miroirs d’encre - Rhétorique de l’autoportrait, l'autobiographe se pose la question de savoir comment il est devenu ce qu'il est devenu, tandis que l'autoportraitiste se demande qui il est au moment même où il écrit.

- Autobiographie - Définitions :
Philippe Lejeune : Récit rétrospectif en prose qu’une personne réelle fait de sa propre existence, lorsqu’elle met l’accent sur sa vie individuelle, en particulier sur l’histoire de sa personnalité.
Jacques Lecarme : Si l’autobiographie est une entreprise de quelque portée, elle doit se fonder sur une visée de la vérité, chez l’auteur, et sur une confiance dans la sincérité de l’auteur, chez le lecteur.
Serge Doubrovsky à propos de son roman Fils :Autobiographie ? Non, c’est un privilège réservé aux importants de ce monde, au soir de leur vie, et dans un beau style. Fiction, d’événements et de faits strictement réels ; si l’on veut, autofiction, d’avoir confié le langage d’une aventure à l’aventure du langage, hors sagesse et hors syntaxe du roman, traditionnel ou nouveau. Rencontres, fils des mots, allitérations, assonances, dissonances, écriture d’avant ou d’après littérature, concrète, comme on dit musique. Ou encore, autofriction, patiemment onaniste, qui espère faire maintenant partager son plaisir.

- Autoportrait - Définitions :
Wikipédia.
CNRTL.
COLLÈGE DES FLANDRES – Hazebrouck

- Le selfie, l'autoportrait numérique.

- Confessions

- Mémoires
>>> Mes souvenirs d'enfance sur la page Mémoires de ce blog.


Voici mon autoportrait (sous forme de jeux) rédigé sans oublier que les accents de sincérité ont une grande importance dans l'écriture autobiographique :

1er jeu – Le CV
Prénom : Zavié
Nom : Trévin
Coordonnées : zavietrevin@gmail.com
Activité : Blogueur à mi-temps
Parcours : Des bancs de l’école à ceux du square d’en face.
Présentation :
Je suis français avec quelques notions d’anglais et catholique par héritage.
Je suis blanc (ce qui est très salissant), de type "aryen" (le type "aryen" est le type qui n'a pas grand-chose).
Bien sûr, comme tout le monde, j’aurais préféré être beau, riche et intelligent...
Pas très loin de la soixantaine, je suis oui-voyant et bien-entendant, mais non-croyant.
J’ai le cheveu court et des courbatures par jour de grand vent, mais je garde une mobilité satisfaisante, la porte de mon logement étant, par le train, à une heure du centre de Paris.


2ème jeu - J’aime, je n’aime pas...
J’aime :
La confiture d’orange et mes quatre petits enfants.
Le soupir puissant d'une locomotive à vapeur.
Les voyages dans l’espace.
Jouer avec les mots.

Je n’aime pas :
Les journalistes paresseux et amnésiques.
Les femmes politiques corrompues.
Les visites médicales.
Les huîtres.
... Si vous êtes comme ça, téléphonez moi :


J'aime ou Je n'aime pas : voir aussi la page Pêle-mêle de ce blog.

3ème jeu – Le QDPM
Compléments d’informations à l’aide du Questionnaire De Proust Marcel.
Marcel Proust avait trouvé un questionnaire dans un album anglais appartenant à une amie et intitulé : An Album to Record Thoughts, Feelings, etc.
Ce type d’album était populaire dans les familles anglaises de la fin du 19e siècle.
Les questions étaient les suivantes :

Le principal trait de mon caractère. - La prudence.
La qualité que je préfère chez un homme. - La sincérité.
La qualité que je préfère chez une femme. - La sincérité.
Ce que j'apprécie le plus chez mes amis. - La sincérité.
Mon principal défaut. - La paresse.
Mon occupation préférée. - La marche à pied.
Mon rêve de bonheur. - Qu’une fille-très-super-intelligente venant d’une autre région de notre galaxie déclare aux terriens médusés : « mais c’est pas fini toutes vos conneries », puis me prenne par la main et m’emmène sur sa planète.
Quel serait mon plus grand malheur. - La mort d’un enfant, d’un petit-enfant.
Ce que je voudrais être. – Romancier.
Le pays où je désirerais vivre. - J’ai visité plusieurs pays, mais je suis toujours revenu à la maison, car...

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis s'est retourné, plein d'usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !

Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m'est une province, et beaucoup davantage ?

Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux,
Que des palais romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise fine :

Plus mon Loir gaulois, que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
Et plus que l'air marin la doulceur angevine
.
Joachim du Bellay, Les Regrets, sonnet XXXI.

Par rapport à moi, le talus qui borde ma route est plus riche que l'Océanie. Comment pourrais-je me décider à m'en aller un mètre plus loin, quand je n'ai même pas pu dénombrer les joies de cet endroit où je me suis arrêté ?
Jean Giono - L'eau vive.

J'ai connu des paysages
Et des soleils merveilleux
Au cours de lointains voyages
Tout là-bas sous d'autres cieux
Mais combien je leur préfère
Mon ciel bleu mon horizon
Ma grande route et ma rivière
Ma prairie et ma maison.
Charles Trenet - Douce France.

Il fallait bien trouver un lieu pour la promenade...
Un jardin extraordinaire...
Pour ceux qui veulent savoir où ce jardin se trouve...
Il suffit pour ça d'un peu d'imagination !

Charles Trenet - Le jardin extraordinaire.


La couleur que je préfère. - Maintenant c’est le rouge-orangé, mais j’ai longtemps aimé les nuances du vert. En fait, je pense que ma couleur préférée est la jaune : une femme en robe jaune dans un parc ; des classeurs jaunes sur une étagère : la cuisine jaune de la maison de Claude Monet ; les taxis jaunes de New York ; le jaune de l’or, du miel et des blés mûrs.
>>> Michel Pastoureau - Jaune. L'histoire d'une couleur :



La fleur que j'aime. - Le coquelicot, si bien chanté par Marcel Mouloudji :


L'oiseau que je préfère. - Le martin-pécheur, en souvenir des albums du Père Castor.
[>>> Martin pêcheur / Erwan Balança]
Mes auteurs favoris en prose. - Honoré de Balzac, Alexandre Dumas, Victor Hugo, Jules Verne, Alphonse Daudet, Emile Zola, André Gide, Marcel Pagnol, Albert Camus.
Mes poètes préférés. - Jean de La Fontaine, Jacques Prévert, Jacques Brel.
Mes héros dans la fiction. - Ulysse, surtout quand il est sur son 31 ; Robin des bois et la vie au grand air ; Charles d’Artagnan joué par Jean Marais ; Zorro qui signe son nom à la pointe de l’épée ; le capitaine Némo et l'ambiance steampunk qui l’entoure.
Mes héroïnes favorites dans la fiction. – La très sexy Wonder Woman ; Tam du café Cat’s Eye ; Brigitte Bardot, c’est la Vérité, je ne mens pas ; Scarlett Johansson quand elle se perd dans l’interprétation de ses sentiments.
Mes compositeurs préférés. - Béla Bartok, Darius Milhaud, George Gershwin, Leonard Bernstein.
Mes peintres favoris. - Les impressionnistes comme Auguste Renoir,  les peintres du réalisme américain comme Edward Hopper et les artistes du pop art comme David Hockney.
Mes héros dans la vie réelle. - Le docteur Albert Schweitzer, Antoine de Saint-Exupéry.
Mes héroïnes dans l'histoire. - Marie Curie ; Simone de Beauvoir, une jeune fille rangée… jusqu’à 20 ans.
Mes noms favoris. - Des noms de régions ou de villes comme : la vallée de l’Ubaye, les steppes de l’Asie centrale, la Gaspésie, Pondichéry et Paramaribo.
Ce que je déteste par-dessus tout. - Les empêcheurs de tourner en rond.
Personnages historiques que je méprise le plus. – Les inquisiteurs. Mussolini, Hitler, Franco, Lénine, Staline, Pol Pot et leurs sbires.
Le fait militaire que j'admire le plus. - L’engagement des conscrits et des volontaires pour une cause qu’ils croient juste.
La réforme que j'estime le plus. - L’abolition de la peine de mort.
Le don de la nature que je voudrais avoir. – La mémoire.
Comment j'aimerais mourir. - Dans mon sommeil.
État présent de mon esprit. - Comme je suis plutôt du genre « Ni dieu, ni maître », je regrette d’avoir dû donner des noms et de devoir sélectionner.
Fautes qui m'inspirent le plus d'indulgence. - Les dérapages de certaines personnalités de l'industrie du spectacle.
Ma devise. - Je n’en ai pas, mais j’admire celle d’Emiliano Zapata (1879-1919) : « Mieux vaut mourir debout que vivre toute une vie à genoux ». Variante humoristique de Pierre Desproges : " Me courber me fait mal au dos. Je préfère rester debout ".

4ème jeu – Le QDPB
Compléments d’informations à l’aide du Questionnaire De Pivot Bernard.
Bernard Pivot (né en 1935) soumettait ses invités à une série de 10 questions lors de ses émissions Apostrophes et Bouillon de culture.

Votre mot préféré ? – Outremer.
Le mot que vous détestez ? - Bureaucratie
Votre drogue favorite ?Le champagne.
Le son, le bruit que vous aimez ? – Le vent.
Le son, le bruit que vous détestez ? – Les claquements de portières.
Votre juron, gros mot ou blasphème favori ? – Tabarnak.
Un homme ou une femme pour illustrer un nouveau billet de banque ? – Jean Monnet.
Le métier que vous n'auriez pas aimé faire ? – Agent commercial.
La plante, l'arbre ou l'animal dans lequel vous aimeriez être réincarné ? – Un séquoia.
Si Dieu existe, qu'aimeriez-vous, après votre mort, l'entendre vous dire ? – Perdu ! Mais vous pouvez rejouer…

5ème jeu – Les mots clés
En lançant quelques mots à l'oreille d'un invité, l’émission « Les mots clés » de Pierre Lhoste (1913-1984) - Producteur radio, nous permettait de faire sa connaissance, de trouver les clés de sa personnalité, de sa vie, de sa pensée en s’amusant et sans bavardages inutiles.
Nous avons tous des mots préférés, des mots chéris, des mots qui nous font penser ou rêver, des mots qui nous parlent, des mots qui nous émeuvent, nous transportent, nous enchantent, des mots mélodieux dont le son et le sens s'harmonisent miraculeusement, des mots clés, des mots thèmes, des mots problèmes. (Alain Finkielkraut).
Exemples :
En 1971, l’écrivain et journaliste René Barjavel répondait à :
La vérité = ce que je recherche partout... ce que je trouve bien rarement.
(Pour moi, la vérité = Brigitte Bardot)
Le pain = l'odeur première de mon enfance.
(Pour moi, le pain = un sketch de Fernand Raynaud : Le douanier)
La mer = une attraction et une peur.
(Pour moi, la mer = les vacances et Charles Trenet)
En 1971, le poète et romancier Michel Butor répondait à :

L'enfance = le souvenir d'un carrelage dans la banlieue de Lille.
(Pour moi, l'enfance = un train électrique)
Le langage = ce avec quoi je me bats jour et nuit.
(Pour moi, le langage = la langue française)
L'Égypte = ma seconde patrie.
(Pour moi, l'Égypte = les hiéroglyphes)
En 1971, la comédienne et directrice de théâtre Silvia Monfort répondait à :
L'écriture = la joie, la grande page blanche.
(Pour moi l'écriture = les fautes d'orthographe)
Jean Cocteau = mes débuts au théâtre, l'or et le rouge, ses mains.
(Pour moi Jean Cocteau = un poète inconnu et célèbre)
La sculpture = une chose un peu morte, un peu figée, puis un jour à 16 ans au musée Rodin j'ai découvert que la sculpture était une chose vivante.
(Pour moi, la sculpture = les statues des jardins publics)

À vous de jouer...


Qui c'est celui-là ?